Lecteur : Je n’ai pas le temps, tu parles de quoi ?

Blogueur : Je cultive des piments et je montre comment un meuble Ikea Kallax peut être transformé en serre. C’est cool et super efficace. Enfin, d’une certaine manière. J’ai toujours pas de piment.

Le début, les plantes

J’ai récemment développé un nouvel intérêt : les plantes. C’est agréable, ça embellit l’espace. Cependant, cela demande du temps et de l’attention, et je dois avouer que mon bilan en la matière est assez lourd. Cela prouve que je ne suis encore qu’un padawan. Je suis en phase d’apprentissage et m’efforce de tirer des leçons de chaque échec.

• Trop d’eau ici
• Pas assez d’eau là
• Insuffisance de lumière ici
• Encore trop d’eau ici
• Pot trop grand pour celle-ci
• Excès d’eau une fois de plus ici

Bref, j’apprends au fur et à mesure. Sauf pour l’arrosage, où je crains d’avoir un penchant sadique à noyer mes plantes. Je ne vois pas d’autres explications.

Voir pousser des plantes, c’est gratifiant, mais l’offre sur le marché semble rapidement limitée. Au-delà des Monstera, Yuka, Ficus et autres Pachira, les boutiques proposent souvent les mêmes variétés. Cependant, on peut trouver des graines de presque n’importe quoi en ligne à un prix abordable. Me voilà donc avec une nouvelle lubie dérivée de la première : faire pousser des plantes à partir de zéro. Idéalement, des plantes exotiques ou peu communes dans nos contrées.

Je suis évidement le premier à ressentir cela, et surtout, je suis le premier à tenter l’expérience. Quelle originalité !

Le début II, la suite

Me voilà donc plongé dans un nouveau monde. Comment fait-on pousser des graines ? Facile, me direz-vous : tu prends de la terre, tu mets la graine dedans, tu arroses et tu attends !

Que nenni ! Si c’était aussi simple, il n’y aurait pas toute une science et une industrie autour de l’agronomie :-P. Mais en tant que jeune padawan, vous pouvez bien imaginer que j’y suis allé directement, naïvement, sans trop réfléchir, ai mis des graines dans la terre et ai attendu sagement.

En appartement

Je suis citadin, parisien, et je réside dans un appartement typiquement haussmannien. Mon exposition est sud-ouest, mais je ne bénéficie pas de beaucoup de soleil au cours de la journée. Je dois donc faire vivre et prospérer des plantes, mais aussi les faire sortir de terre dans des conditions loins d’etre optimales.

En résumé,

• Faible exposition à la lumière
• En intérieur, dans un appartement
• Tout au long de l’année, car je suis impatient !

Le début III, le retour. premier échec test : Flamboyant

J’ai récemment acheté des graines de Flamboyant (Delonix regia), un arbre majestueux !

Premier problème : il est imposant et destiné à vivre à l’extérieur. Ces soucis ne concernent évidemment que le Futur moi. Bonne chance Futur moi !

Deuxième problème : il nécessite une quantité importante de lumière. Ainsi, il ne poussera probablement pas pleinement dans mon petit appartement, à moins que j’utilise des lampes horticoles.

Me voilà donc en quête d’un éclairage artificiel adapté à un appartement.

Soleil artificiel d’appartement

En parcourant Amazon, j’ai trouvé de nombreuses options de lampes à LED. J’en ai choisi une un peu au hasard, ce sont des lampes LED dotées de 8 barres et d’un minuteur automatique permettant d’allumer/éteindre les LED automatiquement, le tout pour environ 50 €.

Je ne fournis pas de liens Amazon, mais vous pourrez facilement les trouver avec divers prix et options. J’ai installé tout cela de manière naïve dans les cases d’un meuble Kallax d’Ikea qui traîne dans mon salon.

Semi

Me voilà prêt à planter mes graines. Cependant, étant donné ma naïveté, je décide de faire un tour sur internet pour obtenir des conseils. Je tombe sur cette page. J’y apprends notamment qu’il est nécessaire de “scarifier” les graines et de les laisser tremper dans l’eau pendant 2 jours.

“Scarifier”, qu’est-ce que cela signifie ? Sur le même site, ils expliquent tout le pourquoi du comment ici.

En gros, il faut enlever la couche protectrice de la graine pour faciliter sa germination. Cela revient à “poncer” la graine afin d’éliminer la fine couche protectrice. N’ayant ni papier de verre ni aucun moyen de le faire, j’ai décidé de sauter cette étape et de passer directement à la suivante. J’ai rempli un bac d’eau et laissé les graines dedans pendant 2 jours. Malheureusement, je n’ai pas pris de photo à ce moment, mais après deux jours, chaque graine présentait une petite protubérance blanche/verte à son extrémité.

Pour finir, j’ai planté une graine par pot, en utilisant du terreau pour semis acheté chez un fleuriste ordinaire.

Germination

Sur l’ensemble des graines que j’ai semées, seulement deux ont germé et une seule a survécu plus de deux jours. Je pense en avoir semé une dizaine.

Score de 1/10 pour un premier essai.

Fin

Une fois que le Flamboyant a émergé du sol, je l’ai déplacé à côté de la fenêtre pour qu’il bénéficie de plus de lumière. Malgré les LED, la luminosité reste plus intense à proximité de la fenêtre qu’à l’intérieur de la case.

C’est la dernière photo que j’ai de mon petit Flamboyant en vie. Quelques semaines plus tard, il avait perdu toutes ses feuilles et avait terminé sa croissance… pour toujours.

Conclusion flamboyante

Il est clairement évident qu’il n’y avait pas assez de lumière pour soutenir la croissance d’une plante comme celle-ci. Que ce soit à la fenêtre ou dans la serre. De plus, je dois faire attention à l’arrosage. La cause exacte du décès n’est pas certaine, mais en conjonction avec le manque de lumière, la noyade n’a certainement pas été d’une quelconque aide.

Le début IV, la suite du retour. second test: Pili Pili

En cuisinant, j’ai récupéré les graines d’un petit piment oiseau, également connu sous le nom de Pili Pili. C’est très savoureux, épicé et esthétique.

Après quelques recherches en ligne, voici ce que j’ai noté : Comme pour le Flamboyant, il est recommandé de laisser les graines tremper pendant 12 heures dans de l’eau tiède avant de les semer. La germination se produit entre 28°C et 30°C, et il est conseillé de maintenir une température qui ne descend pas en dessous de 20°C.

Pas de problème pour la limite basse de 20°C, mais je ne suis pas très enthousiaste à l’idée d’atteindre 28-30°C dans mon salon. J’ai donc prototypé une serre chauffée.

Serre chauffée Kallax

Construction d’une serre chauffée avec les mêmes outils que précédemment, mais configurée différemment. Au lieu de répartir les 8 bandeaux de LED dans des cases différentes, je les place tous dans une seule. J’ajoute du papier aluminium pour servir de réflecteur photonique et radiatif. L’objectif est de maximiser la lumière atteignant les plantes, ainsi que les rayonnements infrarouges qui réchauffent les objets. Le meuble, étant noir, absorbait tous les rayons qui n’allaient pas directement sur les plantes. Maintenant, l’aluminium renverra en grande partie ces rayons.

Je fais avec ce que j’ai sous la main et je clos la case devant et derrière avec deux serviettes que je visse sur le meuble. La serviette de devant n’est fixée que sur le dessus. Bien que loin d’être hermétique, j’espère ainsi limiter au maximum les mouvements d’air. Autre avantage, la fermeture de la case la rend invisible. Fini le salon éclairé par la lampe horticole. Je vais pouvoir laisser le minuteur sans que la lumière ne me gêne quand je regarde un film.

J’installe une sonde de température et de luminosité et je lance un cycle avec le minuteur.

Sans être parfait, on voit que la température monte quand la lumière est allumée, et reste presque constante autour de 29°C si je ne mets pas le minuteur.

Semi & germination

Avec de telles températures, je me suis empressé de faire le nécessaire et de planter mes graines de Pili Pili. Avec le taux de réussite que j’avais précédemment eu, j’ai mis entre 3 et 5 graines par petit pot. L’espoir est d’avoir au moins une plante qui germe par pot. En seulement quelques jours, les premières germinations sont apparues.

Cette fois-ci, j’ai obtenu presque un taux de succès de 100%.

Avec autant de jeunes pousses, j’ai décidé de faire un test en laissant l’une des mini-serres dans la case éclairée, et d’en mettre une à côté de la fenêtre. La différence est notable et impressionnante après seulement quelques jours.

Rempotage

Après quelques jours, lorsque les premières vraies feuilles commencent à apparaître, je décide de rempoter tous ces jeunes plants qui débordent déjà par les orifices de drainage. Je ne m’attendais pas à ce que toutes les graines poussent dans chaque petit pot.

J’ai tenté de séparer quelques plants, mais beaucoup étaient déjà bien entremêlés. J’ai préféré les laisser ensemble pour minimiser les risques de perte liés à l’opération. Il est possible que ce choix ait des conséquences à l’avenir. Je ne manquerai pas de vous tenir informé. Ou plutôt, je laisse le soin à Futur moi de vous tenir informé.

Serre Kallax, amélioration du PAF

L’étape suivante après le prototype à base de serviette était de rendre la Serre Kallax plus esthétique dans un salon et d’amélioré le PAF (Partner Acceptance Factor: Facteur d’acceptation du partenaire) Qui voudrait d’un meuble recouvert d’une serviette moche.

Ikea vend des portes qui semblent idéales pour cet usage. En plus de la porte, le bloc complet ferme la case devant et derrière. C’est parfait.

Ni une ni une, je m’en procure une pour tester ça. Après avoir suivi la documentation avec soin, me voilà avec une case fermée, et des LED à l’intérieur. J’ai bien pris soin de mettre du papier aluminium sur tout le côté, y compris la porte. Ce détail à de l’importance (mais vous ne le saurez qu’au prochain épisode).

Je trouve le résultat bien plus propre et élégant et surtout le PAF est nettement meilleur ! Les performances sont également au rendez-vous.

D’autres portes sont en cours de procuration pour les deux anciennes cases afin de pouvoir enfin enlever cette serviette moche.

Le début V, conclusion. Aurais-je des piments ?

Vous avez techniquement (presque) toutes les données pour répondre à cette question vous-même. Cependant, je ne vous ai pas expliqué comment effectuer ces calculs. Ce sera pour le prochain article où je parlerais un peu plus de la science agronomique que j’ai trouvé. Je détaillerai aussi comment j’ai choisi les LED pour la 3ᵉ case et comment bien choisir ses lampes horticoles. Enfin, je pense, je ne suis qu’un padawan encore.

Évidemment, je ne saurai si j’aurai des piments que quand ceux-ci auront enfin poussé. C’est en cours mais ça prend du temps.

Merci infiniment de m’avoir lu,
Bisoux 😗

P.S. : Cet article a été écrit alors que j’étais encore parisien. J’ai depuis déménagé pour un endroit plus radieux, ce qui aura des conséquences (j’espère positives) sur la suite.

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